LA PEUR
Ce qui perpétue une espèce au delà de la reproduction, sont ses capacités de survie. La peur est une émotion qui permet cela. Elle est lié à notre instinct de conservation. Ce qui sauvera éventuellement le lapin du renard c’est la peur que ce dernier lui inspire. Celle-ci lui permettra de prendre ses pattes à son cou et de s’enfuir pour se réfugier à l’abris de son prédateur.
Pourtant nous ne sommes pas tous égaux face à cette émotion. Ce même lapin pourra se retrouver tétanisé devant les phares d’une voiture, incapable de bouger. Ce qui détermine notre réaction à la peur est sans doute le sang froid et la capacité à analyser rapidement le danger et la stratégie à apporter.
Je me souviendrais toujours d’une scène à laquelle j’ai assisté lorsque ma fille ainée devait avoir 5 ans. Nous étions chez les parents d’un camarade de sa classe et je discutais avec sa maman. Ma fille et son fils étaient dans une pièce où je ne pouvais les voir. Je n’entendais pas de bruit mais je savais qu’ils étaient là. Puis ma fille est apparue silencieuse, les yeux fixes. Je n’ai pas compris tout de suite ce qui se passait. Elle s’est collé à moi et ne semblait plus vouloir se détacher. J’étais un peu agacé car je discutais. Je l’invitais fermement à retourner jouer avec le garçon. J’ai vu alors ce garçon jouer à la maintenir plaqué au mur, le bras sur sa gorge... J’ai vu la peur dans les yeux de ma fille. Elle était incapable de se défendre ni même d’émettre un son. Elle me regardait fixement et je pouvais presque l’entendre me hurler “maman aide moi”. Je suis intervenue et nous sommes parties. Elle a pu m’expliquer qu’il s’était passé la même chose dans la pièce à côté et qu’elle avait eu tellement peur qu’aucun son n’avait pu sortir de sa bouche, qu’elle n’avait pas eu la force de le repousser.
Il y a donc deux réactions à la peur : la fuite et l’immobilisme.
Notre cerveau reptilien, sans que nous en ayons conscience, à gardé en mémoire toutes nos peurs liées à notre survie depuis les cavernes. A cela s’en est ajouté d’autres au fil de notre évolution, de la pression de notre société, des rapports sociaux etc...
D’autres peurs ont remplacées celles d’être dévoré par un tigre à dents de sabre ;) Mais pour autant elles ne sont pas moins difficiles à vivre aujourd’hui. Encore une fois nous ne sommes pas tous égaux à ce sujet. Certains auront peur de parler en public alors que d’autres pourront facilement parler devant 300 personnes...
La peur est saine dès lors qu’elle n’envahit pas notre vie, qu’elle ne nous enferme pas dans l’immobilisme. Quand celle-ci prend trop de place, les ruminations incessantes de notre mental se succèdent et nous empêchent d’agir et de prendre des décisions. Nous sommes paralysé dans l’expectative d’une catastrophe. La plupart de nos peurs sont irrationnelles car elles se basent sur des expériences passées. Or celles-ci n’existent plus à ce moment précis. Notre mental s’est figé sur ses histoires douloureuses et empêche d’envisager que le présent ne peut être identique au passé révolu. On se recroqueville sur soi et on enclenche le mode “survie”.
Le mode survie c’est comme lorsque vous faites “pause” à un film que vous regardez. C’est comme lorsque vous entrez en apnée sous l’eau... Le temps se fige, rien ne se crée et rien ne se transforme. Cela peut sembler rassurant parce qu’alors il n’y a plus de risques.
Pourtant, pouvez-vous laisser perpétuellement un film sur “pause” ? N’avez vous pas envie de passer un bon moment à le voir défiler devant vos yeux et connaître la fin de l’histoire ? Pouvez vous rester perpétuellement en apnée sous l’eau ?
Le temps qui se fige lorsque vous êtes en survie n’est qu’une illusion. Votre mental est seulement “en dehors” de ce temps qui continue pourtant d’avancer sans vous. Mais la survie c’est comme un plat sans saveur, une fleur sans odeur, un paysage monochrome : la vie devient FADE.
Sortir de la peur c’est s’autoriser à vivre. Reprendre sa télécommande et mettre sur “play”, sortir la tête de l’eau et prendre une grande inspiration. La première impulsion n’est pas confortable. Le premier pas emporte vers l’inconnu qui fait peur.
Pourtant pouvez-vous trouver une raison rationnelle à rester en survie ? Pour quelle raison votre impulsion vous apporterait l’échec ? Le passé est révolu et rien ne pourra lui être comparable.
S’enfermer dans la peur c’est aussi bien souvent s’enfermer dans la solitude. Pourtant la solitude est la dernière chose dont vous avez besoin. L’antidote à la peur est l’amour, la tendresse. Toutes ces émotions qui vous redonne confiance et vous fait avancer.
La peur nous rend aveugle à ce qui nous entoure. Alors que nous analysons, calculons, pesons le pour et le contre et cherchons les failles nous ne voyons pas la simplicité de la réponse pourtant présente depuis le début.
La réponse à la peur c’est de lâcher prise, de saisir les opportunités et s’ouvrir aux autres.
Il me vient en tête un film que je vous recommande de voir ou de revoir “YES MAN” avec Jim Carrey ;)
Vous avez trop attendu pour tarder maintenant, la vie est devant !